- EAN13
- 9782707317377
- ISBN
- 978-2-7073-1737-7
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 13/01/2001
- Collection
- Essais
- Séries
- Fables du lieu.
- Nombre de pages
- 144
- Dimensions
- 18,5 x 13,5 x 1,5 cm
- Poids
- 174 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 759.5
- Fiches UNIMARC
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Génie du non-lieu
Air, poussière, empreinte, hantise
De Georges Didi-Huberman
Les Éditions de Minuit
Essais
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L'artiste est inventeur de lieux. Il façonne, il donne chair à des espaces improbables, impossibles ou impensables : apories, fables topiques.
Le genre de lieux qu'invente Claudio Parmiggiani dans la série d'œuvres intitulée Delocazione passe d'abord par un travail avec le souffle : c'est une lourde fumée qui exhale et dépose sa suie, sa cendre, sa poussière de combustion, créant ici toutes les formes à voir. Le résultat : une immense grisaille, un lieu pour l'ascèse de la couleur, l'absence des objets, le mouvement imprévisible des volutes, le règne des ombres, le silence d'une nature morte obsidionale. L'air devient le médium essentiel de cette œuvre, il s'éprouve comme une haleine expirée des murs eux-mêmes. Il devient le porte-empreinte de toute image.
Impossible, dès lors, de ne pas interroger ce souffle - qui détruit l'espace familier autant qu'il produit le lieu de l'œuvre - à l'aune d'une mémoire où l'histoire de la peinture rencontrera les fantômes d'Hiroshima. Cet air mouvant, densifié, tactile, exhale d'abord du temps : des survivances, des hantises. Le résultat est un genre inédit de l'inquiétante étrangeté. Et c'est dans la poussière que nous aurons à le découvrir.
Le genre de lieux qu'invente Claudio Parmiggiani dans la série d'œuvres intitulée Delocazione passe d'abord par un travail avec le souffle : c'est une lourde fumée qui exhale et dépose sa suie, sa cendre, sa poussière de combustion, créant ici toutes les formes à voir. Le résultat : une immense grisaille, un lieu pour l'ascèse de la couleur, l'absence des objets, le mouvement imprévisible des volutes, le règne des ombres, le silence d'une nature morte obsidionale. L'air devient le médium essentiel de cette œuvre, il s'éprouve comme une haleine expirée des murs eux-mêmes. Il devient le porte-empreinte de toute image.
Impossible, dès lors, de ne pas interroger ce souffle - qui détruit l'espace familier autant qu'il produit le lieu de l'œuvre - à l'aune d'une mémoire où l'histoire de la peinture rencontrera les fantômes d'Hiroshima. Cet air mouvant, densifié, tactile, exhale d'abord du temps : des survivances, des hantises. Le résultat est un genre inédit de l'inquiétante étrangeté. Et c'est dans la poussière que nous aurons à le découvrir.
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