Avant que les ombres s'effacent , ( Prix France Bleu . Prix Orange 2017 )

Louis-Philippe Dalembert

Sabine Wespieser Éditeur

  • Conseillé par (Libraire)
    30 mars 2017

    Flamboyant et lumineux

    Ce roman est un bonheur de lecture, un livre que l'on ne voudrait jamais quitter, un de ces livres que l'on a hâte de retrouver. Un livre que vous ne pouvez oublier tant les personnages sont séduisants et l'écriture captivante. Cela a l'air banal mais il est bon de le (re)dire. La famille du docteur Ruben Schwarzberg, tribu soudée, profondément maternelle et fraternelle m'évoque certains personnages des romans d'Isaac Bashevis Singer comme en amitié où l'on se plaît à penser aux siens, à ses amis, aux souvenirs laissés et attendris. Il y aussi l'humour légèrement piquant et ironique qui donne au roman de Louis-Philippe Dalembert une saveur plus qu'appréciable. Entre tendre ironie et forte empathie, le lecteur est littéralement emporté dans cette saga familiale et les soubresauts tragiques de l'Histoire. Saviez-vous qu'en 1939 le président haïtien par un décret législatif octroya la nationalité haïtienne in abstentia à tous les Juifs persécutés fuyant le nazisme et le fascisme ? Point de départ et d'approche de ce roman, vous embarquez pour un voyage au long cours depuis les terres polonaises jusqu'en Haïti en passant par l'Allemagne, Cuba et la France. Une épopée tumultueuse, vive, parcourue de rencontres, d'amitiés solides et opportunes, de fêtes parisiennes inoubliables au sein de la communauté haïtienne tandis que la Seconde Guerre mondiale avance inexorablement et que les camps d'internement et d'extermination et les interdictions sont instaurés durablement. La narration est souple, accueillant tragédie et comédie sobrement mêlées, introduisant le lecteur dans une flamboyance littéraire délicieuse et délicate. C'est un autre et nouveau regard sur Haïti, terre d'exil et terre d'accueil, si poétiquement invoquée et romancée de façon admirable et avec amour. Un hymne aux terres natales, aux terres d'accueil.


  • Conseillé par (Libraire)
    3 mars 2017

    Fascinante Terre d'Haïti

    Une saga familiale généreuse et exaltante aux personnages attachants et sans équivoque. C'est aussi un nouveau regard sur Haïti, terre d'exil et terre d'accueil évoquée pendant la Seconde Guerre mondiale par un positionnement politique assez méconnu voire ignoré historiquement. C'est flamboyant et lumineux avec une narration enjouée qui embarque littéralement le lecteur dans un périple inoubliable suivant les méandres de l'Histoire.


  • Conseillé par
    7 mai 2017

    Terres d'accueil

    Partant d’un sujet tragique s’il en est, la Shoah, l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert anime son roman d’une force incroyablement optimiste, renouvelant le récit d’exil et découvrant un pan méconnu de l’histoire de son pays natal, l’un des premiers, par un décret-loi de 1939, à avoir octroyé la naturalisation immédiate aux Juifs qui le souhaitaient.

    **Juifs errants**

    Le docteur Ruben Schwarzberg vit en Haïti depuis 1939. Soixante-dix ans plus tard, il raconte son arrivé dans ce pays, après avoir été pourchassé par l’antisémitisme européen. Originaire de Lödz, en Pologne, la famille Schwarzberg est contrainte par la Grande Guerre d’émigrer à Berlin en 1918, où elle trouve provisoirement la paix, installe un atelier de fourrure prospère et mène une vie bourgeoise et soudée dans un immeuble de Charlottenburg. Salomé et son frère Ruben grandissent dans les Années folles entre l’école publique et la cuisine juive de leur grand-mère.

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  • Conseillé par
    2 mai 2017

    Coup de coeur

    Gros coup de coeur de la rentrée 2017, sans aucune réserve. J'ai été emballée par la narration et le style de ce roman. Il y a un allant et une verdeur de langage qui emporte dans un mélange d'humour, d'auto-dérision et de chaleur humaine.
    L'histoire est construite autour d'un fait historique. L'île de Haïti, fraîchement indépendante, propose en 1939 par un décret-loi, d'accueillir tous les juifs persécutés en Europe qui en feront la demande et de leur accorder la nationalité haïtienne.
    Au début du roman, le Dr Ruben Schwarzberg, âgé de 95 ans, reçoit la visite en 2010 d'une petite-nièce Israëlienne, qu'il n'a jamais vue. Deborah est médecin elle aussi et fait partie d'une mission venue aider après le séisme dont tout le monde a le souvenir. C'est l'occasion de revenir enfin sur sa longue vie, démarrée en Pologne et bousculée par l'histoire avec un grand H.
    Ruben est donc né en Pologne, dans une famille soudée, chaleureuse, aimante, haute en couleurs. Il connaîtra l'exil d'abord à Berlin, ensuite en France, puis Haïti. Il est impossible de résumer le foisonnement d'évènements qui jalonne la vie du Docteur, c'est la trajectoire qu'ont connu tant des siens persécutés, pourchassés, tués, indésirables à peu près partout.
    Dans l'émission "La Grande librairie" l'auteur parle de trouver "un ton, une langue" et le grand plaisir de lecture se situe ici. Il l'a trouvé le ton et malgré la noirceur de l'histoire, c'est un côté flamboyant qui ressort le plus, dû aux rencontres, à l'amitié, aux moments de fêtes, à l'accueil spontané et sans chichis des Haïtiens. La description qui est faite de la population est bien loin du misérabilisme que l'on nous présente souvent, même si les points noirs ne sont pas occultés.
    C'est tout ce que je demande à un roman : une histoire solide, appuyée sur un fond historique, qui ouvre sur d'autres horizons, des personnages que l'on a hâte de retrouver chaque soir et que l'on quitte à regret, une écriture qui m'a fait penser à un feu d'artifice, colorée, imagée, savoureuse. A noter, des personnages féminins puissants et essentiels dans le destin du Docteur.
    A lire, sans hésitation.