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Conseillé par Le Carnet À Spirales . (Libraire)23 novembre 2022
Aimez-vous Chabrol ? Cette peinture d’une certaine bourgeoisie provinciale où le vernis de l’excellence et du paraitre s’écaille bien vite sous la caméra précise du réalisateur. « Patte blanche » pourrait être un film… Premier roman parfaitement construit, « Patte blanche » est une plongée dans une famille fort respectable, les Simart-Duteil. Le père a fait fortune dans les infrastructures routières au Moyen-Orient. La mère, superbe italienne, est désormais veuve. Les enfants, élevés comme des rois, sont désormais installés dans la belle société. Ils sont bien différents, l’éducation ayant laissée quelques séquelles, minuscules failles considérées alors sans importance. Désormais, ils vivent reclus, sous la protection de Paul, l’ainé, dans leur belle propriété en Seine-Maritime, sous la « menace » d’un probable demi-frère syrien. Les certitudes sont balayées. Les réactions d’auto-défense se mettent en place. La propriété devient un fort imprenable, une citadelle où les mesures de sécurité s’amoncellent. Et si toutefois le mal gangrénait de l’intérieur… « Patte blanche » est un piège, dont les dernières pages laissent pantois. « Patte blanche » décrit les personnages à la limite de la caricature, absolument conditionnés par leur condition sociale. « Patte blanche » est une ruse, un stratagème malin pour s’emparer de thèmes sociétaux forts, dont celui de la peur de l’étranger et vous le verrez, celui-ci a « bon dos » sur ses pattes blanches…
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Conseillé par Librairie N. (Libraire)22 octobre 2022
Kinga Wyrzykowska est née en Pologne en 1977 et a émigré en France enfant.
Peut-être est-ce ce qui lui donne ce regard acéré sur la société française qu’elle exprime remarquablement dans son premier roman adulte.
Inspiré par un fait divers, son récit décrit parfaitement l’engrenage qui conduit une famille composée de deux frères et d’une sœur à s’enfermer dans leur manoir normand avec leur mère, leurs conjoints et enfants.
Le déclencheur : l’irruption d’un frère caché syrien qui réclame sa part d’héritage et se rapproche « dangereusement ».Le résultat : un roman parfaitement maîtrisé, très contemporain qui, avec en toile de fond les attentats de 2015, dresse le portrait d’une France repliée sur elle-même, qui a peur de l’autre, de l’étranger en particulier.
Mais tout cela est à la fois impitoyable et drôle, rythmé et captivant avec une montée en puissance jusqu’à un dénouement qui laisse le lecteur pantois.Laurent
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Conseillé par Marie-Françoise G. (Libraire)24 septembre 2022
La famille aisée qui part en vrille !
Une grande et respectable famille, les Simart-Duteil, est menacée par un Syrien, Féras, qui se revendique comme fils. Le père, riche industriel, a souvent et longtemps été en Syrie pour son travail. Trois enfants, Samuel, chirurgien esthétique, Clothilde, mariée au riche Antoine, et Paul, journaliste sur Internet, et la mère, Isabella, Italienne truculente qui ne veut pas vieillir ! Le père décédé, ils vont se calfeutrer dans leur propriété normande, devant la menace islamiste et les attentats à Paris.
Le roman nous raconte de façon rocambolesque comment ils en sont arrivés à cette extrémité.
L'époque est bien croquée, entre le culte de l'image, les pièges des réseaux sociaux, l'immigration et l'islam ; cocktail explosif qui part en vrille.
JOUISSIF ! -
Conseillé par Pascale B.19 août 2022
L’étranger syrien
C’est l’histoire d’une famille de nantis contactée par Feras, un demi-frère syrien qui veut rejoindre la France.
Découvrant la bigamie de leur père, la vie fratrie chancèle : Paul revenu d’un coming out ; Clothilde et sa peur de mourir, étouffant dans sa vie ; Samuel à la sexualité contrariée et dont la femme n’assume ni la grossesse ni la maternité. Puis leur mère qui refuse de vieillir et se cloître à la campagne, hantée par le souvenir de sa sœur ; des petits enfants résignés…
Kinga met l’accent sur l’obsession de Paul à trouver la parade, la solution optimale pour évincer ce demi-frère ; elle nous révèle les faiblesses et la paranoïa d’une famille en alerte
Une réussite que ce premier roman, d’une écriture parfois pêle-mêle, nerveuse, induisant l’intérêt du lecteur sur l’anesthésie d’une famille inatteignable et portant un regard tendre sur la vieillesse.