Comment j'ai appris à lire

Agnès Desarthe

Points

  • Conseillé par
    14 octobre 2015

    La fiction comme la vie

    C’est un très étrange, intense et émouvant nouveau livre que signe aujourd’hui Agnès Desarthe. La romancière prolifique, qui avait eu le Prix du livre Inter dès son deuxième roman, « Un secret sans importance » en 1996, a depuis poursuivi une œuvre personnelle faite de textes qui tiennent sur un fil et dont on n’oublie pas les personnages, ainsi le narrateur d’ « Une partie de chasse », son dernier livre sorti chez L’Olivier en 2012. Elle est également auteur de littérature jeunesse et traductrice, notamment de Virginia Woolf et Cynthia Ozick. Avec « Comment j’ai appris à lire », Agnès Desarthe réfléchit à sa relation à la lecture, ou plus exactement à la littérature, relation qui, nous dit-elle de façon extrêmement surprenante, avait mal commencé.
    Quand d’aucuns se vantent d’avoir lu tout Proust à douze ans, Agnès Desarthe confie avoir longtemps prétendu ne pas aimer lire, et opposé une résistance opiniâtre aux textes imposés par l’institution scolaire, alors même qu’elle a été une excellente élève depuis la petite école jusqu’à Normale sup. Mais elle nous prévient en guise de prologue : « Apprendre à lire a été pour moi une des choses les plus faciles et les plus difficiles. Cela s’est passé très vite, en quelques semaines ; mais aussi très lentement, sur plusieurs décennies.

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  • Conseillé par
    7 août 2014

    Comment peut-on suivre une terminale littéraire et se lancer dans des études d'hypokhâgne sans lire ? A cette question qui paraît totalement incohérente, Agnès Desarthe y répond en retraçant son parcours avec un recul et de vraies réflexions.
    Enfant et adolescente, elle a grandi dans une famille où on lit. Mais elle ça ne l'intéresse pas. Ecrire oui mais lire non ! De son rapport à la lecture d'abord rejetée en bloc, des essais de son père pour qu'enfin elle lise par plaisir, elle se livre avec lucidité, humour et auto-dérision.

    Et il en faut car la lycéenne arrogante et rebelle laisse place à celle qui tombe dans la lecture avec amour.
    Un Amour (avec un grand A) des mots qui jaillit de l'écheveau familial. La découverte de Marguerite Duras puis celle des livres en version originale qui seront des invitations à se plonger dans un texte, une professeur madame B. pédagogue. C'est un ensemble d'éléments qui s'emboîtent comme des déclics pour arriver au coup de foudre ( "Je deviens chaque phase, chaque mot, la révélation ne cesse d'avoir lieu") mais surtout il y a un cheminement personnel.

    Et si vous doutez encore, les parties où elle parle de son travail de traductrice est fabuleux ! J'ai ressenti son humilité et sa rigueur de traductrice qui ne veut pas laisser son empreinte pour que le texte original soit pur... C'est beau.
    Un livre tout simplement passionnant qui rend hommage au bonheur de la lecture ! J'ai vibré, j'ai été captivée !