Conseils de lecture

Conseillé par (Libraire)
30 janvier 2017

Fabuleux et envoûtant

On s'émerveillera toujours de la fabuleuse et envoûtante prose romanesque d'Hubert Haddad, un ravissement qui conduit le lecteur de Jérusalem à Pondichéry en compagnie d'Hochéa Meintzel, vieux violoniste virtuose. Dans un éclatement d'odeurs, de couleurs, de sonorités et de paysages, ce voyage sans retour en Inde est aussi un voyage intérieur sur les blessures anciennes, un voyage fait d'émotions et de rencontres, un voyage qui permet de renouer le fil de la vie à un fabuleux passé ancestral. Merveilleux !


Éditions de L'Olivier

16,50
Conseillé par (Libraire)
30 janvier 2017

Décalé

Sous un délicieux humour aux situations pour le moins cocasses, Christian Oster dresse le portrait d'un homme qui s'installe dans une forme de renoncement, se laissant porter par les hasards de la vie et les rencontres inattendues qu'elle procure. C'est à la fois léger et grave, drôle et touchant, décalé et diablement maîtrisé.


8,30
Conseillé par (Libraire)
27 janvier 2017

Au-delà de l'imaginable

Kinderzimmer désigne la chambre des enfants dans les camps de concentration et d'extermination nazis. Un mouroir où naissent les enfants des déportées. Avec exactitude, avec une exigence linguistique rare, Valentine Goby poursuit son beau travail d'écriture sur les corps féminins, dans la douleur et la tragédie de l'enfantement, dans la solitude des corps meurtris et défaits au sein de la machine infernale à tuer. Ce roman est digne de figurer aux côtés des textes de Robert Antelme ou d'Imre Kertesz. Lisez-le sans désespérance ni appréhension. Une nouvelle voix de romancière s'élève et vous transporte au-delà de l'imaginable et c'en est douloureusement et effroyablement beau.


20,00
Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2017

Électrisant

"Pourvu que ça brûle" est un récit électrisant, un formidable autoportrait de l'écrivain en voyageur des mots et en arpenteur du monde. Caryl Férey ne dissimule pas ses blessures d'adolescence, les colères rentrées, les violences qu'il s'inflige alors. Mais le salut est là, dans l'écriture, il le pressent si fort, très vite. S'y lancer, à corps perdu, pour survivre à soi-même, au monde et à ses injustices. Le chemin de l'écriture est long, pavé d'échec et de ratages, le succès tarde à venir. Vingt ans de galères. Mais le feu de la création romanesque brûle sans cesse. L'écriture est une incandescence qui ne s'éteint pas, fait danser la flamme de la vie. Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Amérique du Sud, les voyages nourrissent les rencontres qui nourrissent les aventures littéraires de "Utu", "Haka", "Zulu", "Mapuche" et "Condor", qui suscitent elles-mêmes de nouveaux voyages. Caryl Ferey ne se ménage pas, il donne au lecteur, l'embarque dans son tourbillon comme dans sa fabrique fictionnelle qui happe le réel ! On le suit, à toute allure !


Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2017

Une indéfectible amitié

Que peut la littérature ? À cette question dont il semble impossible de faire le tour, Antoine Choplin y répond par la littérature elle-même, en dressant le portrait de Tomas Kusar, garde-barrière Tchécoslovaque, homme ordinaire, anonyme, humble et modeste dont la vie bascule, tendant vers un horizon de liberté, le soir d'une représentation théâtrale d'une pièce de Václav Havel et de sa rencontre avec l'auteur dissident. Une amitié indéfectible se noue entre les deux hommes. Leur courage et la force de cette amitié participeront au basculement de l'Histoire vingt ans plus tard.
Avec une grande sobriété de style et une élégante retenue, reflets de son personnage, Antoine Choplin égrène en quelques jours soigneusement choisis la vie de Tomas Kusar : une résistance au quotidien, un quotidien de la résistance. En creux, il ébauche subtilement le portrait de Václav Havel, sa capacité à entraîner avec lui, à faire naître une amitié indéfectible, malgré les risques encourus.
Si l'engagement politique est ressenti et partagé, c'est l'amitié entre les deux hommes et la fidélité à cette amitié qui prévaut. L'engagement est un engagement de l'un envers l'autre, une attention permanente que l'on porte à l'ami, malgré les doutes qui parfois poignent devant les menaces et les humiliations du pouvoir autoritaire, les risques d'emprisonnement. Václav Havel, incarcéré, n'y échappera pas.
Mais jamais Tomas Kusar ne se départira. Il restera fidèle à lui-même, toujours attentif aux autres comme il l'est aux arbres et à leurs écorces qu'il photographie modestement. Ses mots sont rares, il ne discourt pas, mais ses gestes sont attentionnés et son regard perspicace et profond. De son humilité et de sa simplicité, il tire sa force et son courage, restant fidèle à sa propre histoire jusque dans la victoire.
Dans la lignée de ses textes précédents, Antoine Choplin fait œuvre et livre un roman d'une grande force qui interroge le lecteur sur la capacité de chacun à résister et à agir, aussi modestement soit-il, face à l'inacceptable.