Auður Ava Ólafsdóttir, l'enchanteresse

Explorant avec grâce les troublantes drôleries de l’inconstance humaine, Auður Ava Ólafsdóttir poursuit, depuis "Rosa candida", une œuvre d’une grande finesse, qui lui a valu notamment le Nordic Council Literature Prize, la plus haute distinction décernée à un écrivain des cinq pays nordiques, surnommé le "petit Nobel". Elle est aussi la lauréate de l’Íslensku bókmenntaverðlaunin, le plus prestigieux prix littéraire islandais, pour "Ör", et du Prix Médicis étranger pour "Miss Islande".

Rencontre avec Auður Ava Ólafsdóttir le mercredi 22 juin à 18h pour la parution de "La vérité sur la lumière".

10,95

« Ce road trip d’un garçonnet pas comme les autres et d’une femme ignorant tout des enfants, dans ce drôle de pays où le jour se lève pour vite se coucher, prouve que cette Islandaise n’est pas la femme d’un seul roman. Avec d’autres armes, L’Embellie charme autant que Rosa candida. » (Elle)
« Dans ce roman de la maternité par hasard, tout s’ajuste exactement. L’équilibre, le jeu des échos, est toujours parfait. Pour mieux troubler son lecteur. » (Le Monde des Livres)


21,00

C'est tendre, c'est décalé et c'est beau. J'aime les romans d'Olafsdottir, son écriture si particulière, qui offre à la fois un vrai calme et un vacarme de sonorités. On retrouve ici les schémas de ses deux autres romans, ces "drames" familiaux tout aussi riches, mais ici vient s'ajouter un dialogue tout particulier entre le lecteur et l'auteur, et c'est Perla, la voisine romancière, qui en devient le porte-parole. L'auteur nous dévoile son travail, elle soulève une petite part du rideau, et ce qu'on y aperçoit nous ouvre un monde que seule notre intériorité peut combler. Voilà donc un roman dépaysant, déroutant, qui donne le sourire mais dont émane à la fois des instants de mélancolie et de découverte.


23,00

Roman traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson

C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande par la route côtière.

En ce ténébreux mois de novembre islandais, exceptionnellement doux au point de noyer l’île sous les pluies et les crues, la narratrice, qui ne cesse de se tourner elle-même en dérision, voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie, Audur, lui demander de s’occuper, pour au moins une saison, de son fils de cinq ans.

Pourtant la chance sourit à l’amie d’Audur : elle gagne un chalet d’été et une petite fortune au loto. À la suite de sa rupture, elle aurait préféré accomplir un voyage consolateur à l’étranger mais, bonne nature, elle est incapable de refuser quoi que ce soit à qui que ce soit, hommes ou femmes. Elle partira tout de même, pour un tour de son île noire, avec Tumi, le fils d’Audur, étrange petit bonhomme, presque sourd, mutique, et avec de grosses loupes en guise de lunettes.

Roman d’initiation s’il en fût, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation de plus en plus cocasse, attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre – on pourrait dire amoureuse – de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus, longtemps après en avoir achevé la lecture.

Il y a chez la grande romancière islandaise – dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida – un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s’y attachent, que l’on cède volontiers à son humour fantasque, d’une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime. Vrai bain de jouvence littéraire, ses romans ressemblent à la vie.

Audur Ava Ólafsdóttir est née en 1958 à Reykjavík. Après l’immense succès de Rosa candida, elle nous offre l’Embellie, traduit pour la première fois en français.


Se décrivant lui-même comme un « homme de quarante-neuf ans, divorcé, hétérosexuel, sans envergure, qui n’a pas tenu dans ses bras de corps féminin nu – en tout cas pas délibérément – depuis huit ans et cinq mois », Jónas Ebeneser n’a qu’une passion : restaurer, retaper, réparer. Mais le bricoleur est en crise et la crise est profonde. Et guère de réconfort à attendre des trois Guðrún de sa vie – son ex-femme, un joli accident de jeunesse, sa fille, spécialiste volage de l’écosystème des océans, et sa propre mère, ancienne prof de maths à l’esprit égaré, collectionneuse des données chiffrées de toutes les guerres du monde… Doit-il se faire tatouer une aile de rapace sur l’omoplate ou carrément emprunter le fusil de chasse de son voisin pour en finir à la date de son choix ? Autant se mettre en route pour un voyage sans retour à destination d’un pays abîmé par la guerre, avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière.
Ör (« Cicatrices ») est le roman poétique et profond, drôle, délicat, d’un homme qui s’en va – en quête de réparation.


9,95

Souvent aux beaux jours, Ágústína grimpe sur les hauteurs du village pour s’allonger dans le carré de rhubarbe sauvage, à méditer sur Dieu, la beauté des nombres, le chaos du monde et ses jambes de coton. C’est là, dit-on, qu’elle fut conçue, avant d’être confiée aux bons soins de la chère Nína, experte en confiture de rhubarbe, boudin de mouton et autres délices.
Singulière, arrogante et tendre, Ágústína ignore avec une dignité de chat les contingences de la vie, collectionne les lettres de sa mère partie aux antipodes à la poursuite des oiseaux migrateurs, chante en solo dans un groupe de rock et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux de Salómon. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l’ascension de la « Montagne », huit cent quarante-quatre mètres dont elle compte bien venir à bout, armée de ses béquilles, pour enfin contempler le monde, vu d’en haut…

« D’une grande plasticité, l’écriture d’Ólafsdóttir est mise ici au service d’un projet délicat : peindre le paysage intérieur d’un être à part. Un défi que la romancière relève avec un indiscutable brio. » Elena Balzamo, Le Monde des Livres