Derrière ce titre énigmatique se cache l'histoire d'un adolescent qui a grandi pendant la guerre d'Espagne (1936-1939) et qui s'y est engagé à la fin de celle-ci. Mais si les bombes et les armes se sont tues, la vie des Espagnols après guerre n'est pas de tout repos. Surtout pour Angel, républicain convaincu et de fait ennemi du régime de Franco en place. La privation, la peur, mais aussi la solidarité et l'espoir sont au coeur de ce roman. Roman qui relate également les faits de la seconde guerre mondiale. L'Histoire retient que les nazis ont perdu et que la démocratie a fini par s'imposer en Espagne mais Isabelle Alonso restitue dans ce livre passionnant l'angoisse de ces temps de guerre. Kévin Lavice.

Paris. Années 70. Impasse des artistes.
C'est dans ce milieu marginal, où vivent des artistes exilés (réfugiés et rescapés de la guerre) que l'adolescent Joseph (15 ans) va découvrir de grands noms de la photographie comme August Sandor et André Kertész. Ces gens, bousculés par la vie mais authentiques et remplis de la mémoire du Monde, vont initier le jeune Joseph, en mal d'attention et d'affection. Ce sera une catharsis partagée. Avec "Le songe du photographe", soutenu par une belle écriture, on voyage aussi à travers la grande Histoire passionnante de la Mitteleuropa du XXe siècle. Corinne Jouen.

FLIN, le personnage central de ce roman est aussi devenu celui de nos vies. Sans lui, sans le réseau câblé qui nous relie au monde, nous n'existons plus. Pénélope, June, Birgit, Lu Pan rêvent, comme d'autres, de s'en libérer. Mais peuvent-ils délibérément anéantir FLIN et déconnecter le monde ? À cet instant, ils ne mesurent pas l'acte vertigineux qu'ils accomplissent. Comme tout bon roman d'anticipation, celui-ci nous oblige à penser notre monde contemporain.Guillaume Houdan.

"Taba-Taba" est une histoire de fantômes : ceux qui habitent les souvenirs d'enfance de Patrick Deville, ceux également qu'il n'a pas connus mais auxquels il doit d'être né. De page en page, il les retrouve, les accompagne au long de leur parcours personnel, au hasard des lieux et des dates, sautant d'une époque à une autre, au gré des rapprochements que son esprit opère entre leur histoire et les soubresauts de notre Histoire. Ainsi, de la moitié du 19e siècle à 2017, au fil de ce récit très intime et pourtant extrêmement pudique, passionnant de bout en bout, l'auteur analyse, compare, tisse des liens entre les êtres, les lieux et les époques. Il pose pour nous ici et là des éléments susceptibles peut-être d'aider à mieux connaître et comprendre le monde dans lequel nous vivons. Alternant vue d'ensemble et observation du détail, sans jamais perdre le lien avec les figures attachantes qui peuplent sa mémoire et son imaginaire familial, Patrick Deville compose un texte sensible, brillant, touchant. Sylvia, lectrice.

À l’aube de la première guerre mondiale, Rockwell Kent, artiste peintre américain, décide de quitter New York pour aller s’installer dans un village de pêcheurs de Terre Neuve. Il souhaite y mener une vie plus apaisée, plus heureuse.
Il y rencontrera des personnages entiers qui vont mettre en doute ses certitudes d’homme.
Un roman dans lequel Kent est confronté à ses choix de vie et aux conséquences de ceux-ci. Mickaël Winter renvoyant souvent le lecteur à ses propres choix, ses propres certitudes et donc ses propres doutes. Il nous amène ainsi à réfléchir à l’amour que l’on donne, celui que l’on reçoit, sur la fidélité que Kent n’hésite pas à désavouer et sur le bonheur.
Immergé dans la vie dure des villages de pêcheurs de phoques du début du XXe siècle, on est transporté et on devient alors un véritable spectateur privilégié de ces hommes qui affrontaient les éléments.
Avec une écriture soutenue et dynamique, Mickaël Winter nous amène à réfléchir aux difficultés très actuelles de notre société. Un roman résolument moderne ! Johann Druaux.