L'Épître des sept voies
EAN13
9782841626366
Éditeur
L'Eclat
Date de publication
Collection
ECLAT POCHE
Langue
français
Langue d'origine
hébreu
Fiches UNIMARC
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L'Épître des sept voies

L'Eclat

Eclat Poche

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Parue pour la première fois en 1985, L’épître des sept voies a été la première
traduction française d’une œuvre d’Abraham Aboulafia (1240-1290?), cabaliste
espagnol qui élabora sa doctrine de la cabale prophétique parallèlement au
Zohar dont il était contemporain. Cette lettre, dans laquelle il définit les
sept voies de la Torah, traite essentiellement des rapports entre philosophie
et cabale et apporte sur l’œuvre de Maïmonide un commentaire aussi riche
qu’inattendu. Mais Aboulafia insiste également sur la spécificité de l’hébreu,
conçue comme langue qui globalise le réel et l’informe immédiatement, sur quoi
il reviendra en détail dans son grand œuvre de 1285, Lumière de l’intellect.
La ­philosophie, dès lors, serait une propédeutique à la cabale, dont les
savoirs ne sont accessibles qu’à ceux qui auront déjà parcouru les sept voies
de la connaissance. Troisième édition de ce titre, l'un des premiers des
éditions en 1985.`La première avait toutes les qualités et les défauts d'une
édition réalisée dans l'enthousiasme par de jeunes éditeurs et éditrices
inexpériementés. Le traducteur, Jean-Christophe Attias, jeune agrégé d'hébreu
n'était pas encore l'écrivain à succès (relatif) qu'il est aujourd'hui, et le
préfacier, un philosophe encore peu connu, qui deviendra l'auteur d'une oeuvre
imposante et controversée sur la pensée juive. La postfacière, à l'origine de
cette publication, poursuivra à l'ombre d'Aboulafia, puis d'autres figures
marquantes du catalogue (Colli, Michelstaedter) une oeuvre d'écrivaine et de
traductrice, pour l'essentiel publiée aux éditions de l'éclat. Cette Epître se
veut didactique, au sens où pouvait l'entendre un cabaliste du 13e siècle,
mais a l'avantage d'une certaine clarté (par rapport aux autres oeuvres
d'Aboulafia) puisqu'il doit y défendre sa pensée en tant qu'elle va au-delà de
la philosophie dont il reconnaît les mérites en même temps que les limites.
Mais pour Aboulafia, la philosophie s'arrête là où la cabale poursuit le
chemin de la connaissance. L'une des choses les plus étonnantes de son
raisonnement c'est qu'il considère Maïmonide, rationaliste juif, comme à
l'origine de la mystique la plus exaltée. Rationalisme et mystique se
retrouvent dans une vision prophétique de la connaissance. La première édition
ne proposait que la traduction du texte. La deuxième ajoutait à la traduction
l'édition fac-similé de la première édition en hébreu du texte parue à Leipzig
en 1854, édité par le grand père de l'écrivaine autrichienne Ellfried Jellinek
(!!!) Cette troisième édition s'accompagne de l'établissement du manuscrit de
cette épitre sur la base du manuscrit de la BNF sur lequel s'était appuyé
Jellinek, mais qui était souvent fautif. On rappelle quelques titres associés:
Aboulafia: Lumière de l'intellect; Scholem: la Cabale du livre de l'image et
d'Abraham Aboulafia: Wirzubski: Pic de la Mirandole et la Cabale et le livre
de Wolfson: Abraham Aboulafia cabaliste et prophète qui est réédité en même
temps que l'Epître des sept voies. Sinon deux récits de Patricia Farazzi
mettent en scène Aboulafia: L'Esquive et La porte peinte Aboulafia est sans
doute l'un des personnages les plus étranges (et les plus attachants) de la
Cabale espagnole du 13e siècle qui - et c'est le seul auteur dans ce cas - a
laissé dans ses ouvrages les plus cabalistiques, des informations
biographiques qui permettent de suivre ses pérégrinations dans le bassin
méditerranéen (ces éléments biographiques figurent dans le livre de Scholem
que nous avons publié en 2019, mais aussi sous une forme plus littéraire dans
la "Vie imaginaire d'Abraham Aboulafia" que Patricia Farazzi a écrit à
l'occasion de la première édition de l'Epître des sept voies (1985!!!):
première traduction d'une oeuvre d'Aboulafia (hormis celles en latin faite par
Flavius Mithridate, professeur d'hébreu de Pic de la Mirandole (voir Pic de la
Mirandole et la cabale, l'éclat 2000 et quelques...). Outre une vie
aventureuse (Espagne, Italie, Grèce, Saint Jean d'Acre, Sicile, Malte...) ce
voyageur infatigable a eu tout au long de ses déplacements des disciples qu'il
a initié à sa cabale extatique (faite d'exercices de respiration de
cantilation, mais "pas que !") et qui ont transmis son oeuvre. dont les
premières éditions systématiques en hébreu datent de.... 1994 (hors deux
éditions au 19e siècle) Il est probable que le bonhomme était "compliqué"
puisque les juifs de Sicile sont allé jusqu'à l'excommunier et l'ont exilé sur
un rocher quasi désert au large de Malte où le gars a quand même écrit un
livre prophétique et délirant: Le livre du Signe (dans lequel il signale sa
présence sur ce Rocher)... puis on perd sa trace en 1290 (date du Livre du
Signe). Sa pensée et son mode de jouer avec les mots, les signes, la langue,
vaut bien un "processeur Intel dernière génération" et Umberto Eco ne s'y est
pas trompé en appelant l'ordinateur central du livre Le Pendule de Foucault:
ABOULAFIA.... Derrida (qui n'en a probablement pas lu une ligne) considère
qu'il est le "père de la déconstruction"). Scholem (qui a lu, commenté et
transcrit ses manuscrits) définit son oeuvre comme une théorie du langage...
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