Manuel H.

Éditions de L'Olivier

16,50
Conseillé par (Libraire)
30 janvier 2017

Décalé

Sous un délicieux humour aux situations pour le moins cocasses, Christian Oster dresse le portrait d'un homme qui s'installe dans une forme de renoncement, se laissant porter par les hasards de la vie et les rencontres inattendues qu'elle procure. C'est à la fois léger et grave, drôle et touchant, décalé et diablement maîtrisé.

Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2017

Électrisant

"Pourvu que ça brûle" est un récit électrisant, un formidable autoportrait de l'écrivain en voyageur des mots et en arpenteur du monde. Caryl Férey ne dissimule pas ses blessures d'adolescence, les colères rentrées, les violences qu'il s'inflige alors. Mais le salut est là, dans l'écriture, il le pressent si fort, très vite. S'y lancer, à corps perdu, pour survivre à soi-même, au monde et à ses injustices. Le chemin de l'écriture est long, pavé d'échec et de ratages, le succès tarde à venir. Vingt ans de galères. Mais le feu de la création romanesque brûle sans cesse. L'écriture est une incandescence qui ne s'éteint pas, fait danser la flamme de la vie. Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Amérique du Sud, les voyages nourrissent les rencontres qui nourrissent les aventures littéraires de "Utu", "Haka", "Zulu", "Mapuche" et "Condor", qui suscitent elles-mêmes de nouveaux voyages. Caryl Ferey ne se ménage pas, il donne au lecteur, l'embarque dans son tourbillon comme dans sa fabrique fictionnelle qui happe le réel ! On le suit, à toute allure !

Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2017

Une indéfectible amitié

Que peut la littérature ? À cette question dont il semble impossible de faire le tour, Antoine Choplin y répond par la littérature elle-même, en dressant le portrait de Tomas Kusar, garde-barrière Tchécoslovaque, homme ordinaire, anonyme, humble et modeste dont la vie bascule, tendant vers un horizon de liberté, le soir d'une représentation théâtrale d'une pièce de Václav Havel et de sa rencontre avec l'auteur dissident. Une amitié indéfectible se noue entre les deux hommes. Leur courage et la force de cette amitié participeront au basculement de l'Histoire vingt ans plus tard.
Avec une grande sobriété de style et une élégante retenue, reflets de son personnage, Antoine Choplin égrène en quelques jours soigneusement choisis la vie de Tomas Kusar : une résistance au quotidien, un quotidien de la résistance. En creux, il ébauche subtilement le portrait de Václav Havel, sa capacité à entraîner avec lui, à faire naître une amitié indéfectible, malgré les risques encourus.
Si l'engagement politique est ressenti et partagé, c'est l'amitié entre les deux hommes et la fidélité à cette amitié qui prévaut. L'engagement est un engagement de l'un envers l'autre, une attention permanente que l'on porte à l'ami, malgré les doutes qui parfois poignent devant les menaces et les humiliations du pouvoir autoritaire, les risques d'emprisonnement. Václav Havel, incarcéré, n'y échappera pas.
Mais jamais Tomas Kusar ne se départira. Il restera fidèle à lui-même, toujours attentif aux autres comme il l'est aux arbres et à leurs écorces qu'il photographie modestement. Ses mots sont rares, il ne discourt pas, mais ses gestes sont attentionnés et son regard perspicace et profond. De son humilité et de sa simplicité, il tire sa force et son courage, restant fidèle à sa propre histoire jusque dans la victoire.
Dans la lignée de ses textes précédents, Antoine Choplin fait œuvre et livre un roman d'une grande force qui interroge le lecteur sur la capacité de chacun à résister et à agir, aussi modestement soit-il, face à l'inacceptable.

21,00
Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2017

Une étrange situation

Ce roman plonge le lecteur dans la troublante période de la Seconde guerre mondiale, dans une Islande occupée par les forces anglo-américaines, dont l'afflux de soldats bouleverse la population et les équilibres de l'île. À mi-chemin entre le nouveau et l'ancien continent, l'Islande devient l'enjeu et le lieu de confrontation des forces alliées et de celles de l'Axe. La mort violente d'un représentant de commerce, marqué au sang d'une croix gammée, inquiète autant les autorités civiles que militaires.
Avec le talent romanesque qu'on lui connait, Arnaldur Indridason ouvre de façon captivante le volet de cette étrange "situation" islandaise, révélant subtilement les enjeux idéologiques qui l'ont précédée.

La stupidité.

Anne-Marie Métailié

17,00
Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2017

Une trouble tranparence

Un roman vif et alerte qui ne manque pas de déranger ni d'interroger le lecteur face à l'avènement d'une société transparente où chacun s'exhibe et s'expose volontairement au regard de tous, par caméras et écrans interposés, dans ses gestes les plus quotidiens et son intimité la plus profonde. Que deviennent alors les individus, leurs sentiments, leurs relations ? Áki et Lenita, couple d'écrivains célèbres en crise, baignent dans cette ambiance délétère, révélant chacun un narcissisme qui confine à la stupidité. Est-il encore temps d'en sortir et d'y échapper ? Le lecteur est troublé mais, sous l'acidité mordante d'Eirikur Örn Norđdhal, reste éveillé devant cet effarant cauchemar de notre modernité.