Anna S.

Conseillé par (Libraire)
16 janvier 2024

Dans les années 80, Rose et Solange ont toutes les deux grandi dans le même village du Pays Basque. À 15 ans, Rose part en voyage scolaire à Madrid tandis que Solange vient de se découvrir enceinte. C’est à ce moment-là que leurs trajectoires prennent des chemins très différents. L’une va se destiner à des études de psychologie, une vie plutôt paisible et studieuse, l’autre va osciller entre l’ambition de devenir actrice, l’envie d’ailleurs et le désir d’une vie nocturne endiablée.
Le récit de Darrieussecq épouse successivement le point de vue de l’une et de l’autre, et devient une véritable machine à explorer la complexe « fabrique d’une femme ». Le contexte des années 80-90 dans lequel elles se sont construites est remarquablement décrit : les années sida, l’éclectisme de la scène musicale, Marcia Baïla, Prince, Barbara, les Doc Martens, le Prisu et les photomatons…
Subtil, intense et coloré, un roman qui donne envie de lire ou relire l’œuvre de Marie Darrieussecq !

Conseillé par (Libraire)
20 mai 2023

Un nouveau roman de Jessie Burton est toujours une excellente nouvelle, d’autant plus lorsqu’il s’agit de la suite du très remarqué Miniaturiste, paru en France en 2015.
En 1705, dix-huit ans après la disparition de Johannes et Marin, nous retrouvons les Brandt dans leur maison bourgeoise des quais d’Amsterdam : Thea, la fille métisse d’Otto et Marin, Nella, la sœur de Johannes restée pour élever Thea, Otto et enfin Cornelia, la servante de toujours.
Thea a 18 ans, rêve de théâtre et de voyages mais la situation financière de sa famille la dirige plutôt vers un mariage arrangé avec un riche avocat.
On entre dans ce livre comme dans un tableau : la palette est sombre pour décrire la société amstellodamoise de l’époque, extrêmement hostile, codifiée, où chacun s’épie. L’œuvre, pleine de mystère, trouve du relief dans les personnages qui l’habitent et dans les sujets qu’elle aborde, avec, au cœur de ceux-ci, la condition féminine, la difficulté à s’émanciper lorsqu’on est une femme et, qui plus est, métisse.
Notons enfin qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu Miniaturiste pour entamer la lecture de La Maison dorée.

Conseillé par (Libraire)
18 mars 2023

Rétiaire(s) commence fort : alors qu’il est transféré chez le juge, un des hommes de main de la famille Cerda est exécuté à bout portant par Théo Lasbleiz, commandant de la Brigade des Stup. Les Cerda, c’est le clan yéniche qui dirige l’un des plus importants trafics de drogue de l’Est parisien. A partir de cet événement, la trame du nouveau roman de DOA se déploie, décrivant avec grand réalisme l’univers de la drogue, ses acteurs et ceux qui les combattent, manouches aguerris et flics déterminés. Mais, loin d’un schéma binaire caricatural, la frontière est poreuse entre les deux milieux, et les personnages complexes, pouvant bien faire bifurquer l’intrigue d’un chapitre à l’autre.
Vengeance, rivalité, violence, nouvelle route de la cocaïne… autant de thèmes abordés par Rétiaire(s) qui rendent son scénario digne de ceux des séries écrites par DOA lui-même. Noir et impitoyable, étourdissant !

16,50
Conseillé par (Libraire)
17 janvier 2023

C’est dans la campagne isolée du Cantal, d’où elle est originaire, que Marie-Hélène Lafon plante le décor de son nouveau roman « Les sources ». Elle y brosse le portrait d’une famille d’agriculteurs à la fin des années 60.
Decoupé en trois parties, le récit plonge d’abord au cœur de l’intimité de la mère de famille, soumise à l’extrême agressivité de son mari. Le point de vue du père prend le relais. On découvre alors un autre pendant de ce personnage, son inflexibilité et sa préoccupation unique de faire prospérer sa ferme. Enfin, la fille aînée prend la parole, plusieurs décennies plus tard, pour achever ce triptyque romanesque et familial.
Outre la description des conditions de la France rurale d’une époque, ce court roman, poignant, pesant et puissant à la fois, parvient à décrypter de l’intérieur l’ossature de cette famille marquée par la violence et les non-dits. C’est grâce à une plume d’une précision virtuose que Marie-Hélène Lafon réussit ce tour de force en quelque 120 pages.

16,50
Conseillé par (Libraire)
31 août 2022

Gaspar, un artiste parisien reconnu, s’échappe de Paris et de ses préoccupations quotidiennes pour rejoindre Rome, seul et sans but véritable sinon de marquer une pause dans sa vie. Là bas, il occupe ses journées à jouer aux échecs avec des inconnus à la terrasse d’un café. Un seul de ses adversaires de fortune va le mettre en échec : Marya, une mystérieuse hongroise, elle aussi de passage dans la capitale italienne. Tout en nourrissant un dialogue espiègle, ces deux-là partent à la recherche de la retranscription d’une partie d’échecs : celle que le grand-père de Marya avait disputée avec un dirigeant nazi pour espérer sauver sa peau.
Ce court roman prend la forme d’une déambulation poétique, une promenade romantique qui se déploie à la fois dans les rues romaines et sur un plateau d’échecs.
Servi par une écriture élégante, ce texte, sensible et habilement ciselé, s’apprécie comme une véritable gourmandise littéraire !