La Chaumière des Mots

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Mes lectures sont très variées : beaucoup de domaines m'intéressent, certains plus que d'autres évidemment, mais je suis un peu une "touche à tout" de la lecture.

Le Mystère Léviathan, tome 1

1

Points

16 mai 2014

Passionnant

"Quelque part, dans ses profondeurs abyssales, la mer lui avait ravi son passé et son enfance".

Malgré le drame qu'il a vécu, le personnage principal (Michael) voudra participer à une expédition scientifique qui l'emmènera sur les flots. Il devra combattre cette frayeur, cette angoisse des eaux qui peut le conduire jusqu'à la perte de conscience et qui empoisonne ses nuits.

Pour ce faire, il va devoir quitter sa famille (dont sa femme et son petit garçon). Il doit le faire, sans vraiment savoir pourquoi, mais guidé par une force plus grande que lui, que sa peur.

Illusions, apparences, faux-semblants sont les mots qui me semblent le mieux caractériser cette intrigue. Réalités et mythologie se trouvent mêlées tout au long du roman, tout comme le conscient et l'inconscient.

Scotchée à l'histoire dès les premières pages, une question revenait sans cesse dans mon esprit : que vais-je découvrir en tournant le prochain feuillet ?

J'ai lu avec grand intérêt ce que l'auteur nous décrit de cet autre monde, là où "dans les profondeurs de l'inconscient, les replis inconnus du monde, les traditions antiques, les peurs ancestrales, subsiste une porte entrouverte sur des prodiges dépassant l'entendement. Ce n'est pas de la magie ; c'est du pouvoir". C'est le Jeu Supérieur du Pouvoir et de la Connaissance.

Selon Masha Turgeniev (guerrière de la Main Gauche) : "Le Jeu Supérieur était cela : deux significations pour l'âme humaine, qui se rencontraient et se confrontaient. La Voie de la Main Droite et la Voie de la Main Gauche."

Mais qui fait partie de la Droite et qui fait partie de la Gauche ? Qui est dans le Jeu et qui ne l'est pas ?

Lionel Davoust maîtrise à merveille les sujets qu'il évoque dans son livre : il a suivi des études de biologie marine et est ingénieur en Halieutique et en Traitement de l'information spatiale, et comme il le précise dans "les remerciements", il a su s'entourer d'experts dans le domaine. Bien évidemment, cela ressort à travers son écriture précise et percutante qui fait que je n'ai trouvé aucun temps mort, pas d'imprécision ou d'incohérence, mais une histoire captivante, pleine de mystères et de rebondissements.

1

Editions Voy’[el]

20,99
15 mai 2014

Mélange de genres

Ce roman m'a emportée dans des galaxies lointaines et inconnues ! Ainsi, si l'aventure se déroule sur et autour de planètes différentes de la nôtre, tout reste cependant à la portée d'une lectrice comme moi, plus très portée sur la science-fiction.

Cendrine N. William a pris soin de développer tout particulièrement le portrait psychologique des personnages, ce qui permet de se mettre à leur place, d'imaginer leur ressenti et notamment le besoin d'action du héros.

Cobra est un homme seul qui fait partie de la Horde. Le colonel Alen Warmer, lui, est à la tête de la Patrouille de l'Espace, qui traque tout à la fois les organisations pirates, la Horde et Cobra (et pas forcément dans cet ordre !)

Au lieu du schéma classique Bien/Mal, l'auteur nous propose un jeu bien plus subtil : comment, tout en faisant partie de la Horde et en partageant sa manière de vivre, Cobra pourra-t-il affronter ses congénères ? Comment le colonel deviendra-t-il quasiment un proche de ceux qu'il exècre ?

Pour la joie de certain(e)s, une place est faite à l'amour dans ce roman : qui sont cette femme et cet enfant qui semblent chambouler au plus haut point Cobra ? Quand et comment celui-ci les a-t-il connus ? Que s'est-il passé, peut-on retourner en arrière, refaire le passé ?

Mais aussi, à l'amour filial : celui de ce petit garçon envers sa mère, envers son père qui amènera Cobra à affronter des situations périlleuses.

Nous n'avons donc pas affaire à un simple livre de SF. Ce roman est bien plus que cela. C'est une véritable analyse de sentiments humains, les bons comme les mauvais avec, mais je m'avance peut-être, une comparaison tenue par l'auteur entre les actions de certains (le pouvoir à tout prix) et ce qui se passe dans notre propre monde. En tout cas, c'est ce que moi j'ai ressenti.

Maintenant, rassurons les puristes du genre : il y a des armes inconnues de nous, de gentils Terriens (!), des vaisseaux volants dotés de capacités extraordinaires (surtout celui de Cobra), une planète qui renferme tout un savoir, des êtres doués de pouvoirs surnaturels à notre sens... tout ce qui autorise ce roman à être classé sans démériter en SF.

Un excellent premier tome donc, qui m'a convaincue de lire la suite, car Cendrine N. William maîtrise totalement sa trame, son écriture est très agréable à lire, ses personnages si fouillés m'ont conquise.

Chroniques

Michael Uras

Christophe Lucquin éditeur

8 mai 2014

Humour et nostalgie

Ce roman peut se diviser en trois parties :

- "Chronique" nous plonge dans l'enfance de Jacques, fils d'exilés de l'île de la Sardaigne. L'auteur touche là un sujet douloureux : le départ forcé pour trouver du travail, pour vivre d'un métier, la désertification de l'île. Mais ce lieu, les "étrangers" en France ne l'oublient pas, chaque année, ils y retournent retrouver leurs racines. On a ici un portrait peu flatteur de la vision qu'ont d'eux les Français...

Et pourtant, quel mal se donneront les parents pour bien éduquer leurs enfants, pour leur fournir les armes pour ne pas finir comme ouvriers sur un chantier, par exemple. La mère veille, le père représente l'autorité.

Jacques nous racontera son parcours scolaire (pas toujours fantastique !), ses premiers amours (ô combien délicats...), la joie de regarder un match de foot joué par les Italiens, les voir gagner et sentir toute la fierté paternelle pour son pays.

Une partie qui est très joyeuse, pleine d'histoires qui font sourire et même rire.

- "Projet pour une épitaphe" nous amène à Jacques "l'homme". Marié à son premier véritable amour, Mélanie, Jacques a une passion : la lecture (tiens, cela me rappelle quelqu'un !). Son frère, Pietro, lui aime les cartes géographiques. Il vit dans un autre monde, que ne comprennent pas du tout les parents.

Jacques "l'homme" nous livre des souvenirs là encore, plein d'humour : la visite avec sa femme chez le gynécologue pour leur premier enfant, un rendez-vous chez une "amie de la famille" pour une coupe de cheveux qui le ridiculisera durant le réveillon de Noël, la naissance de sa fille: "Ce doit être ça la paternité, un empêchement."

- "Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse" nous emportent vers des souvenirs plus lointains, de la famille au "pays" : la grand-mère qui ne voulut jamais parler de son enfance, son histoire découverte, l'oncle accompagnant son épouse à l'hôpital car elle l'a prévenu que la "mort" arrivait.

La fin du livre nous invite à une réelle réflexion : un homme doit-il se conformer à l'image paternelle ? Celle-ci doit-elle conditionner sa vie, ou faut-il au contraire s'en défaire pour se construire soi-même une entière personnalité ?

Bellatin, Mario / Lucquin, Christophe

Christophe Lucquin éditeur

6 mai 2014

Choc !

Un choc ! Véritablement, le mot n'est pas trop fort. Cette lecture m'a profondément bouleversée, atteinte au plus loin tant dans mon corps que dans mon esprit.

La première surprise, c'est l'architecture du livre : pas de chapitre, pas de coupure, juste un interligne supplémentaire pour nous laisser souffler.

La seconde vient du personnage principal : nous ne connaîtrons pas son prénom, toute la narration est faite par "Je".

Peu à peu, au fil des pages, nous découvrons des éléments de la vie de "Je", ce qui l'a amené à transformer son salon de beauté en mouroir.

On peut déjà relever la contradiction :

Définition de salon de beauté : établissement offrant des services esthétiques aux femmes et aux hommes.

"Je" n'ouvrira jamais son salon qu'aux femmes...

Définition de mouroir : maison ou établissement qui recueille les mourants (hommes et femmes)

"Je" fermera son mouroir aux femmes...

De son salon de beauté à son mouroir, "Je" ne conservera que des aquariums, avec différentes sortes de poissons qui se succèdent, et où "Je" puise du courage, parfois même de la gaieté. Ils serviront d'ailleurs à de nombreuses reprises à montrer certaines similitudes entre la situation de "Je" et la leur.

Ce petit roman est bouleversant de par l'écriture de l'auteur. Jamais il ne prononcera le mot de cette maladie qui peut tuer très vite ou bien trop lentement. Jamais il n'expose de scènes violentes, sexuelles, mais il réussit à nous les faire ressentir comme si elles se produisaient devant nos yeux.

Je ne ressors pas indemne de cette lecture, j'ai d'ailleurs commencé à faire des recherches sur le thème évoqué et je pense que je vais y passer beaucoup de temps.

Une citation qui me semble tout à fait appropriée pour ce roman :

"Quelquefois, hélas ! la conscience humaine supporte un fardeau d'une si lourde horreur, qu'elle ne peut s'en décharger que dans le tombeau" Edgar Allan Poe

1 mai 2014

Analyse

Vous qui lisez ces lignes êtes très certainement sur un ou des réseaux sociaux. Ce livre est fait pour vous !

Les auteurs ont fait l'analyse de nos comportements sur ces nouveautés:oui, rappelons que Facebook a été fondé en 2004 et est arrivé en France quelques années plus tard, Twitter lui, date de 2006 et Google + vient d'arriver, en 2011! Il s'agit donc bien de nouveaux comportements qui ont bouleversé nos vies.

Pour ce faire, ils ont "extrait" des statuts et des tweets afin de nous démontrer que dorénavant, pour la plupart d'entre nous, y compris pour les gens de ma génération, l'époque où nous prenions le temps d'écrire une lettre manuscrite (je vous laisse, vous mes plus jeunes lecteurs, chercher la définition dans le dictionnaire) est bel et bien révolue.

Partout où nous allons, quelle que soit la météo, le jour, la nuit, pendant les vacances, depuis le travail, nous sommes connectés.

Alors, est-ce un bien ou un mal ? Chacun aura sa propre réponse. Je vous livre simplement la mienne : ces réseaux permettent de faire de nouvelles connaissances qui peuvent s'avérer extraordinaires, le tout étant qu'elles soient, un jour ou l'autre, suivies d'une rencontre physique. Elles peuvent donner l'envie de voyager, d'accueillir chez soi des amis, de nouer une véritable amitié. Certaines bien sûr ne resteront, pour diverses raisons, que virtuelles, mais là encore, cela peut apporter énormément de satisfactions.

Pour ce qui est du type de publication, mon avis est que chacun a le droit de mettre en avant sa vie privée s'il le souhaite et s'il est conscient des répercussions que cela peut avoir (immédiatement ou dans dix, vingt ans, car sur le Net, rien n'est jamais perdu). Je pense notamment aux plus jeunes qui doivent réfléchir très sérieusement avant de partager des moments intimes, des photos.

Car si nous utilisons les réseaux pour notre plaisir ou pour valoriser notre profession, le temps est venu pour les employeurs de s'en servir pour analyser le comportement d'un candidat à l'emploi. Il convient donc d'être très vigilant !

La lecture de ce livre permet de se poser les bonnes questions, de réfléchir à nos activités sur les réseaux, mais également de rire ! En effet, les exemples pris par les auteurs sont parfois assez pittoresques...