Le pique-nique des orphelins

Louise Erdrich

Albin Michel

  • Conseillé par (Libraire)
    25 janvier 2016

    Hérédités

    Quel bonheur de (re)découvrir le second roman de Louise Erdrich paru en 1986 aux Etats-Unis dans une toute nouvelle traduction française. Un récit familial passionné et passionnant qui absorbe littéralement le lecteur.

    Le titre de la traduction française "Le pique-nique des orphelins" donne déjà au roman une tonalité grandement romanesque, intrigante et fort perspicace. Qui sont donc Mary et Karl, jeunes enfants devenus orphelins malgré eux ? Quelle sera leur destinée, devenus adultes, profondément meurtris et blessés par cet abandon maternel aussi soudain qu'irréel ? 1932 marque le début de leurs aventures et mésaventures dans le Dakota du Nord, d'une solitude qui va s'ancrer profondément en eux parfois à leur insu. Blessés intérieurement mais murés dans une fierté et une vanité froides et éclatantes, ils vont apprendre à vivre leur solitude forcée et irrémédiable. Mary saura se rendre indispensable auprès de son oncle et de sa tante retrouvées, n'aura de cesse de séduire et de plaire à tous, jeune fille puis femme rigoureuse et habile, casanière, cachant toujours ce manque flagrant, la désertion, l'abandon maternels. Karl, son frère, opportuniste à sa manière, instable et volatile optera pour une plus grande liberté qu'il pensera avoir choisi...Mais l'atavisme perdure et les liens de famille ne seront peut-être pas si faciles à briser ni à éloigner de soi.


  • Conseillé par
    28 janvier 2016

    1932, Minneapolis. Au cours d’une fête foraine, Mary et Karl voient leur mère embarquer à bord d’un avion et partir à jamais. Et leur petit frère Jude encore nourrisson se fait enlever par un homme. Ils n’ont pas d’autre choix que de se rendre à Argus dans le Dakota du Nord où leur tante tient une boucherie avec son mari. Seule Mary y parviendra, Karl étant resté dans le train de marchandises.
    Si elle est accueillie avec bonté par son oncle et sa tante, Sita sa cousine ne voie pas d’un bon oeil son arrivée. Très vite, Mary s'intègre et se noue d’amitié avec Célestine.

    Sur plus de quarante ans et trois générations, nous suivons principalement Mary, Célestine qui contrairement à Sita sont restées à Argus. Un roman choral où les femmes ont un caractère bien trempé et où le vie n’est pas si facile. L’amitié de l’enfance s’est effacée, bousculée par des événements auxquels les deux femme doivent bien faire face. Tous les personnages de ce roman ont des existences blessées, des rêves avortés. Malgré leur défauts, leur dureté ou leur faiblesse, ils ne peuvent que nous toucher.

    Un roman dense, riche, passionné et passionnant où Louise Erdrich déploie une fois plus tout son talent. Et j'ai retrouvé dans ce livre (paru une première fois en 1986 ) tout ce j'aime chez cette auteure.