Olivier C.

Prix Médicis étranger 2013

Christian Bourgois

Conseillé par (Libraire)
20 novembre 2013

Donald, le héros de ce roman, retrouve sa fille de sept ans après trois mois de navigation en solitaire, pour une dernière étape de retour entre le Danemark et les Pays-Bas. Dans ce périple, l'amour de la mer, l'attrait de l'aventure, la tendresse et la complicité subliment les relations entre le père et sa fille. L'idylle pourtant se transforme en cauchemar quand la petite fille disparait du voilier lors d'une nuit d'orage.Par son écriture sobre et précise, T.Heijmans sait glacer le lecteur en disséquant à la fois la tension, la culpabilité, la terreur puis la force et la vulnérabilité du navigateur. De fait, dans la tourmente, le roman dérive sur la difficulté d'être le capitaine, le héros de sa fille. Récit d'aventure autant que roman psychologique, T.Heijmans, révélé par le prix Médicis étranger, dévoile qu'il sait mener le lecteur en bateau.

Conseillé par (Libraire)
2 octobre 2013

On connait déjà un peu Danton: sa laideur, son ascension fulgurante, sa lutte avec Robespierre, l'audace de ses paroles, sa tête montrée sur la guillotine. On sait beaucoup de Victor Hugo: la puissance de son verbe, la mort de sa fille Léopoldine, la folie d'Adèle, l'appétit sexuel, l'exil, les funérailles les plus triomphales. On se souvient du mauvais caractère de Winston Churchill, aussi de son enfance aristocratique et solitaire, de sa vie romanesque en Afrique, de ses défaites comme de la plus grande des victoires. De la vie dèjà largement racontée de ces" trois grans fauves" Hugo Boris dresse un nouveau incroyable et singulier portrait.

Alerte et elliptique , ce " roman " nous dévoile la vie intime familiale et amoureuse de ces " héros " ; vie souvent marquée par le malheur, la mort des proches, la mélancolie morbide, les blessures les plus sombres. Pour sortir de ces failles Hugo Boris montre que chacun active le même principe vital: les actions les plus folles, le courage le plus audacieux, la grandeur recherchée dans chaque instant , la force du verbe portée au-dessus de tout.

Éditions de L'Olivier

22,50
Conseillé par (Libraire)
3 septembre 2013

« Canada » de Richard Ford est une histoire de la violence presque ordinaire, à l'aune d'une famille presque comme les autres. Le père militaire en reconversion difficile, la mère institutrice sans la vocation, aiment et élèvent des jumeaux vifs, intelligents, curieux d'apprendre, unis mais isolés. Sans états d'âme, sans préparations ni précautions, les parents décident le braquage d'une banque pour en finir avec la précarité. Leur arrestation quasi immédiate bouleverse la vie de tous: la prison pour le père et la mère, la fuite vers la Californie pour la fille, l'exil jusqu'au Canada pour le garçon. Dans son nouveau pays, celui-ci développe une attitude typiquement américaine - que R Ford qualifie comme telle - faire face ; sans rage, sans révolte, sans pleurs ni résignation. L'expérience lui enseigne que « l'éventail des possibles est plus vaste qu'une tête de quinze ans ne l'imagine ». Pour R Ford cet esprit pionnier reste encore l'âme de l'amérique. Les pages relatant le lendemain du braquage sont a tomber par terre d'émotion brute.

17,90
Conseillé par (Libraire)
2 mai 2013

Le 7 novembre 1980, la télévision annonce au monde entier et à la famille Bergelson en particulier la mort de l'acteur américain Steve Mc Queen. La star ne tournera plus, mais au malheur de David Bergelson la terre elle continuera de tourner. De fait, l'acteur américain faisait partie de la famille. Pour David le fils unique, Mc Queen était comme un frère tutélaire, son compagnon de solitude, l'exemple à suivre.
Les Bergelson sont une modeste famille juive installée à Cachan ; le père ,boxeur retiré des combats s'illustre dans les difficultés commerciales ; la mère séduisante et renfermée s'applique en vain à l' écriture d'un roman ; les ambitions de l'oncle le pousse aux marges de la loi ; le fils rêve sa vie.
De l'acteur américain David s'emmerveille de son goût de la boxe, de la vitesse comme de son inatteignable séduction. Mais ses échecs, son associabilité, son mépris des explications, sa tentation de la marge le rende encore plus familier.
Toutes ses années, les films de Mc Queen sont pour les Bergelson autants de marqueurs dans leurs vies que les caprices sociaux de la France ou des guerres d'Israël.
Samuel Blumenfeld retrace avec une nostalgie teintée de tendresse la vie de cette famille, où chacun resent avant tout- comme Steve Mc Queen - l'incapacité de se défaire des liens du sang. Mais de la star américaine ,David aura surtout appris que les perdants doivent toujours porter l'élégance d'être un prince qui s'ignore.

roman

Le Masque

Conseillé par (Libraire)
13 mars 2013

Carmen (Nevada) de A Watt est le récit d'une Amérique sauvage. Un monde où les hommes sont seuls, les femmes esseulées, où les familles heureuses paraissent de singulières curiosités. Ici, pour briller les garçons jeunes et beaux se doivent d'être bêtes et méchants, sans scrupules et dépourvus d'éducation. Neil Garwin est alors le héros de ce monde là. Un soir, au retour de beuverie, il tue accidentellement un autre garçon, cache le cadavre dans son coffre de voiture, pour ensuite ne plus le retrouver. La testostérone qui jusque-là avait guidé le garçon cède alors la place à la peur.Le lecteur partage avec lui cette angoisse d'être en sursis et chaque étape de l'enquête échelonne cette tension. Aucune ironie ni aucune feinte pour civiliser le lecteur; juste un langage cru, une incroyable économie de style pour dire la noirceur, la violence latente et sans remèdes de cette société.