• Conseillé par (Libraire)
    24 août 2014

    Une délicatesse narrative

    Longtemps Charlotte Salomon a tourmenté David Foenkinos. Comme une évidence magistrale, elle s'est finalement imposée à lui. Charlotte Salomon revit pleinement sous la plume de l'auteur dans un style singulier, épuré, elliptique. Loin d'une élégie funèbre, il chante la vie tragique de cette jeune peintre juive berlinoise qui a laissé une œuvre unique. Charlotte, anéantie par le nazisme, dotée d'une puissance créatrice inégalable porte aussi en elle un lourd héritage mélancolique familial. Surgit au fil des pages une beauté infinie née de la désespérance. Il y a une lutte forcenée contre les démons intérieurs et extérieurs. Mais Charlotte est tenace et combat à sa manière. Jusqu'au bout.
    Grâce à sa délicatesse narrative, David Foenkinos œuvre à ce que rien ne soit jamais oublier, à (re)découvrir cette femme exceptionnelle et sa production picturale.


  • Conseillé par
    21 janvier 2015

    artiste, peintre

    Quelle déception, la lecture de ce roman !
    Bon, j'ai compris pourquoi l'auteur revenait à la ligne à chaque phrase. OK. Mais cela n'a pas suffit à faire surgir une émotion particulière.
    D'abord parce que l'auteur est omniprésent dans les lignes qu'il écrit sur une artiste. C'est bien qu'il soit allé sur les pas même de Charlotte, qu'il ait vue sa maison ou son collège. J'en suis ravie pour lui, mais et après ?
    Charlotte a lu Dostoïevski et Kafka : super ! Qu'est-ce qu'elle en retire ? Qu'est-ce que cela lui a apporté ?
    Charlotte peint dans des couleurs chaudes, mais impossible de trouver une description de son geste, de son "phrasé", de ce qui fait la particularité de ses toiles. Si vous voulez le savoir, consulter Google.
    L'univers familiale et les suicides de ses branches féminines sont également rabâchées. Mais qu'est-ce que cela apporte de profondeur à la réflexion de l'artiste ?
    Au final, un roman bien plat qui va jusque dans la chambre à gaz avec Charlotte et son gros ventre.
    L'image que je retiendrai :
    Celle du don des toiles de Charlotte Salomon au Musée historique juif d'Amsterdam qui ne l'expose même pas en permanence.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2015/01/10/31293198.html


  • Conseillé par
    9 décembre 2014

    Charlotte Salomon a 9 ans quand sa mère meurt, emportée par une mauvaise grippe, lui dit-on. Mais Franziska s'est suicidée, respectant une sorte de ''tradition familiale''. On se suicide dans la famille maternelle de Charlotte. On vit avec une sorte de tristesse grisâtre qui peu à peu devient d'un noir très sombre et conduit à se jeter dans l'eau glacée ou par une fenêtre. Charlotte ne sait rien de tout cela. Ses grands-parents veulent garder le secret, son père aussi. Sa belle-mère Paula, cantatrice célèbre, voudrait tout lui révéler mais elle n'a pas voix au chapitre sur cette question. Alors Charlotte grandit dans l'ignorance. On essaie de la préserver de la folie familiale mais la mélancolie est bien là. Et puis la folie a gagné toute la nation. Charlotte est juive et l'Allemagne de 1933 la rejette, elle et les siens. Obligée de quitter le lycée à une année de son diplôme, elle intègre, par miracle, l'Académie des Beaux-arts de Berlin. Mais elle doit rester discrète, céder son prix, toujours faire profil bas. Le cœur en miettes, elle se décide à s'exiler en France où ses grands-parents insistent pour l'accueillir. Là-bas, au soleil, elle peint et surtout elle apprend la vérité familiale : la première Charlotte, sa tante, morte à 18 ans, sa mère Franziska, morte 13 ans plus tard. Charlotte calcule qu'elle devrait mourir en 1953, 13 ans après sa mère. Les nazis ne lui en laisseront pas le temps.

    Maniéré et ridicule dans La délicatesse, David FOENKINOS se révèle enfin délicat dans cette biographie de l'artiste Charlotte Salomon. Transporté par son œuvre majeure ''Vie ? Ou théâtre ?'', il s'est mis dans les pas de la jeune juive allemande, visitant les lieux où elle a vécu de Berlin à Villefranche-sur-Mer. Mais il n'en fait pas trop, évite de se mettre en scène, sait rester en retrait au profit de son héroïne et de sa vie trop brève. Son long poème en prose, aux phrases courtes, au ton saccadé, convient parfaitement pour écrire une vie entre folie et art. Une phrase par ligne, comme une fuite en avant, comme le chemin de Charlotte. La famille, l'amour, la mort, l'antisémitisme se mêlent au temps qui joue contre elle, elle qui veut finir son œuvre, elle qui sait la mort proche. La grand-mère, dans sa folie, prophétise la mort de tous les juifs, partout. Alors Charlotte se terre, pour peindre, pour échapper à son destin. Son art lui permet d'échapper à la malédiction familiale mais les barbares nazis se substitueront à cette destinée toute tracée.
    Un livre émouvant mais sobre qui met la lumière sur une artiste méconnue au destin tragique. Une belle réussite pour le parfois trop superficiel David FOENKINOS.


  • Conseillé par (Libraire)
    26 septembre 2014

    Conscience et Souffle

    Au-delà de la forme originale de ce roman et de la lecture aérée qu'il permet, vous suivez l'élan de la vie courte et triste de cette artiste peintre, juive, dans l'Allemagne nazie.
    Une vie bouleversante ...


  • Conseillé par (Libraire)
    11 septembre 2014

    Superbe, inattendu, bouleversant

    D'une sobriété élégante, David Foenkinos retrace ici le destin tragique de Charlotte Salomon, artiste peintre décédée en déportation. La construction originale en un long chant en vers libre, donne une puissance supplémentaire à ce texte poignant qui montre, entre autres, que l'art est l'une des formes les plus abouties pour lutter contre le désespoir. C'est superbe, inattendu et bouleversant !


  • Conseillé par
    28 août 2014

    l'obsession de David Foenkinos

    " Cela fait des années que je réfléchis sur sa vie et son parcours de manière obsessionnelle. Pour la première fois, je suis présent dans un livre, et j'y explique ma fascination pour elle. " David Foenkinos a découvert le travail de Charlotte Salomon, par hasard, lors d'une exposition à Berlin. Dès le premier regard sur ces tableaux -coup de foudre artistique- il a su qu'il écrirait sur elle. Mais l'auteur de " La Délicatesse " ou de " Je vais mieux " n'arrivait pas à appréhender son sujet. L'obsession n'est pas toujours bonne conseillère et, submergé par les émotions que suscitait en lui cette œuvre, il se sentait incapable d'écrire sur elle. Alors, il a terminé d'autres romans, remporté des succès, et puis, un jour, il fut prêt. Conçu comme un long poème en prose, dont aucune phrase (il n'y a pas de rime) n'excède une ligne, ce texte dont on ne sait pas très bien s'il s'agit d'une biographie, d'un hommage, d'un roman ou d'un récit, mais peu importe, réussit à nous communiquer la passion de l'écrivain pour le personnage de Charlotte et pour sa peinture.

    Le jour de sa naissance, le 16 avril 1917, les bonnes fées devaient être en grève, et

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u