Roman intime et bouleversant, littérairement somptueux, comme l'était déjà "La montagne", invitant le lecteur à un discret et tant attendu retour sur les terres méditerranéennes de l'enfance, celles du soleil, de l'émerveillement et des déchirures. Attente, espoir, fragilité et déception parcourent ce très beau texte parsemé de lumière, de secrets, de dévoilements et surtout d'une profonde générosité.

Cette nouvelle initialement parue aux Etats-Unis en 1953 proposée dans une nouvelle traduction par les éditions des Equateurs n'a curieusement pas pris une ride. Elle semble au contraire presque prophétique, cela en est confondant et troublant de ressemblances avec les incessantes actualités américaines depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. C'est la sottise magnifiée, amplifiée par la puissance médiatique, la crédulité des auditeurs de radio exacerbée par un chroniqueur populiste et affable qui en coulisse est un homme retors et cupide. Aussi drôle que terrifiant, ce court texte est à mettre entre toutes les mains.

Premier roman policier de cette jeune auteure anglaise fortement ancré dans une thématique sociale aussi forte qu'insoutenable. Le réalisateur Ken Loach avait déjà abordé le sujet avec "It's a free world" il y a dix ans déjà. Eva Dolan use du code narratif du roman policier pour tirer la sonnette d'alarme et alerter sur les trafics d'êtres humains en Europe, esclaves modernes du BTP, de la restauration, réduits à l'état d'objet économique jetable et remplaçable. La narration est aussi effroyable qu'addictive.

Révélation historique effroyable et drolatique de Jean Teulé qui renoue avec le genre littéraire que nous adorons tous, après une courte pause, une respiration en 2016. Une proposition insensée, follement dantesque avec "Entrez dans la danse", un récit aussi jubilatoire que tragique, avéré à Strasbourg en 1518 où les citadins ont été atteints d'une étrange épidémie, comme pris dans un mouvement d'hystérie collective, une danse frénétique et sans fin, infatigables et en transe. Danse des fous ou danse de l'oubli? Ce roman révèle une fois de plus tout le talent du romancier, dénicheur d'histoires insolites et follement humaines.

Olivier Adam renoue avec un thème cher, celui de l'absence et de la disparition subites. Déambulations littéraires et nocturnes dans les rues de Lisbonne à la recherche de l'être disparu, ici la figure du père. La tentation de comprendre et d'approcher la vérité, l'incompréhensible, l'irréversible. Le silence soudain et l'absence cruelle que l'on ne peut justifier.