Conseils de lecture

19,00
Conseillé par (Libraire)
29 août 2018

Une narration puissante et envoûtante

Prix Goncourt 2012 pour "Le sermon sur la chute de Rome", Jérôme Ferrari poursuit son œuvre avec un roman dense, intense et stimulant dont la haute volée stylistique et la haute tenue romanesque font forte impression.

À travers la figure, la vie et la mort d'Antonia, personnage central de son roman, photographe née en 1965, Jérôme Ferrari déploie les motifs qui lui sont chers de la Corse, de la violence et comme le titre le laisse entrevoir de l'image, en particulier du lien qu'entretient la photographie avec le réel et la mort. À cette violence contemporaine prégnante en Corse à laquelle vont être confrontés Antonia et les différents protagonistes du roman tout au long de leur vie, Jérôme Ferrari va faire refléter d'autres violences venant d'autres moments mortifères, celles de violences politiques exercées dans l'espace méditerranéen, fixés par des photographes à la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant à travers des images intensément crues et puissamment troublantes, reflets d'une époque autant que miroirs intemporels de la cruauté des hommes. Une cruauté et une violence continuelles auxquelles Antonia, appareil photographique à la main, ira encore se confronter dans les années quatre-vingt-dix lors du conflit en ex-Yougoslavie.
Par la solidité et la force envoûtante de son style, Jérôme Ferrai articule de façon admirable son dispositif narratif, menant de front, de pair et en résonance cette intense réflexion sur l'image avec la progression romanesque du destin incarné et sensible d'Antonia, beau et tragique à la fois, écartelé entre l'amour et la liberté, entre l'irrésistible attachement à la terre natale et la volonté d'échapper aux contraintes que cette société corse impose, notamment aux femmes dès leur adolescence.
Construit au rythme d'un fascinant requiem en douze mouvements qui n'est pas sans explicitement rappeler dès son ouverture Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas d'Imre Kertész, "À son image" en est paradoxalement l'une de ses brillantes filiations.


Conseillé par (Libraire)
22 août 2018

Révélation

Témoignage intime, sincère et douloureux de la compagne de Philippe Torreton sur un abus sexuel intolérable et irréversible à l'âge de six ans. Entre résilience et culpabilité, elle peine à entreprendre une reconquête de soi et de son corps. Le ton est doux et discret comme un lourd secret encore chuchoté. Il faut lire ce texte, simplement.


18,50
Conseillé par
22 août 2018

Le sport est un roman

Comment expliquer la fascination qu’exerce l’exploit sportif ?
Jean Hatzfeld a du talent pour dramatiser une épreuve de saut en hauteur ou un concours d’haltérophilie. Mais plus qu’un chroniqueur sportif, il nous conduit aux destins qui sont en jeu.
Pour ceux qui aiment vraiment le sport au-delà des chauvinismes passagers.


22,00
Conseillé par
22 août 2018

Un nouvel Ulysse ?

Mais qui est Saul Kaloyannis ?
Au fur et à mesure que s’établit sous les yeux du lecteur une figure mythique, le doute s’installe : un Ulysse des temps modernes ? Un Corto Maltese réalisé ? Ou l’un de ces simples héros du quotidien de l’humanité ?
Un roman foisonnant qui agace ou enthousiasme mais qui, à coup sûr, ne laisse personne indifférent.

Ce roman ouvre différents degrés de lecture…
J’en ai repéré quelques-uns. Et vous ? :
- Les rapports avec Ulysse (ex : le héros et son équipage, s’éloignant de la cité après la bataille (chap.1), l’opium qui endort comme la magicienne Circé (chap.2), l’homme sur le rivage comme à Ithaque (début chapitre 9) etc… Tout cela dans un monde Grec.
- Une analyse de la construction des mythes et des héros
- Un cousinage avec Corto Maltese
- Une écriture proche de G.G.Marquez ("Cent ans de solitude")
- Une possibilité de lire chaque chapitre comme une nouvelle (Fuite d’Izmir, l’hôtel du désert, L’île et l’Atlantide et Henri de Montfreid, l’usine et la révolte, le prisonnier de geoliers « pour son bien », les condamnés du bord de mer, la fuyards dans la montagne et la noyade du héros, le dispensaire aux Etats-Unis, le quai d’une gare inconnue…)
Et au fait, qui est Anton Beraber ?


16,50
Conseillé par (Libraire)
12 mai 2018

Elégance poétique

Quatrains élégants et discrets comme l'est l'auteur. Magie, beauté et simplicité des mots agencés attestant de deux cultures entrelacées, épousées et expérimentées. Quatre vers et tout est dit. L'éloquence et la justesse sont précises et précieuses. A lire, à savourer, à relire, inlassablement pour la beauté et la consolation des âmes.