Plus qu'un roman historique, "Possédées", est un roman politique sur les arcanes des pouvoirs royaux et religieux au XVIIè siècle. Les guerres de pouvoir et de suprématie sont intestines mais ravageuses. Les Ursulines du couvent de Loudun ont-elles été réellement obsédées, possédées ? S'agissait-il d'une incroyable machination politique (fomentée par le Cardinal Richelieu) ou bien d'une possession démoniaque inouïe ? Les fanatismes religieux d'hier pourraient ressembler étrangement à ceux d'aujourd'hui. Frédéric Gros nous régale de ce roman puissant et prégnant, historiquement étayé, foisonnant de questionnements très contemporains.

Un roman plein de charme, de douceur et d'amour autour de Claude Monet. Un tableau littéraire et pictural autour de ses créations, ses doutes, son tout premier amour fulgurant et passionné en la personne de son modèle Camille devenue son épouse, demeurant sa muse, son refuge, lui offrant une stabilité et des repères. Ce texte est tout en élégance, en émotion distillée et nuancée, sobre. C'est une belle promenade qui nous est offerte, précise et délicate aux côtés du grand peintre, au cœur de ses pensées, de son intimité, de ses lieux et amis fréquentés.

Au commencement du septième jour, jour de vacance, du vide, du repos, tout peut arriver. La géographie s'instaure, les éléments et les personnages incarnés prennent soudainement possession des lieux, les événements s'enchaînent semant le trouble et l'effroi, la dépossession et la perte brutales, instantanées, cruelles. Thomas ne voit rien, n'a rien vu ni su. Il va devoir apprendre à ouvrir les yeux, à examiner son existence jusqu'alors factice et docile, confortable et lisse. Ce roman est magistral dans sa conception, d'une beauté ample et subjuguante. Laissez-vous prendre par cette géographie de l'intime, de l'humain.

Roman de l'intime et de la mémoire, empreint de poésie et de vivacité, gracieux et passionnel. Eloignée des contraintes et des tabous, l'adolescence de Marcelle et d'Emma se déploie dans sa pleine liberté, ouverte et tendre dans un monde adulte différé et ennuyeux, celui des «barbares». La fureur de vivre est exaltée, la connaissance est fébrile et délicieuse. Chaque instant de cette jeunesse vivace et vitale est précieux, tout est découverte infinie entre insolence, insouciance et légèreté. Rien ne semble pouvoir arrêter Marcelle, dans son incandescence, son désir de brûler, de vivre furieusement, ses amitiés, ses amours passionnées et tragiques. Ce roman est un trésor littéraire, un coffret délicatement ouvert empli de beautés et de secrets.

Roman existentiel, profondément touchant et sincère, lumineux malgré la gravité du sujet. Valentine Goby poursuit son travail romanesque sur le corps humain, ici touché par la tuberculose et les effets collatéraux et conséquents sur une famille. Sans aucune morosité, ni apitoiement lugubre, ce roman révèle des forces de vie insoupçonnées, une lutte acharnée et incarnée contre la maladie, un noyau familial soudé et tenace. C'est aussi un roman social puissant abordant la cruauté de la pauvreté confrontée à la maladie, à la faim, au dénuement, à l'ostracisme. Une très très belle révélation littéraire de cette rentrée !